Xylella fastidiosa est une bactérie phytopathogène qui infecte une large gamme de plantes, provoquant dessèchements foliaires, un dépérissement général et, à terme, la mort des plantes. Transmise par des insectes vecteurs piqueurs-suceurs, la bactérie existe en plusieurs sous-espèces, chacune caractérisée par des préférences spécifiques en matière d’hôtes. Par exemple, la sous-espèce fastidiosa est principalement associée à la vigne, où elle est responsable de la maladie de Pierce; multiplex infecte surtout les amandiers ainsi que diverses espèces forestières; enfin, pauca, provoque des infections sévères chez l’olivier.
Depuis sa première détection en Italie en 2013, des foyers de X. fastidiosa sont apparus dans plusieurs pays du bassin méditerranéen, notamment en Espagne, en France et au Portugal. Bien que la Suisse ne soit pas encore touchée, X. fastidiosa constitue une menace importante pour le paysage. La présence potentielle d’hôtes asymptomatiques, en particulier parmi les espèces forestières et agricoles, pourrait favoriser une dissémination silencieuse de la bactérie vers des plantes sensibles situées à proximité, augmentant ainsi le risque d’introduction et de propagation. En raison de son impact économique et écologique significatif, la bactérie est classée comme organisme de quarantaine prioritaire au niveau national.
Dans ce contexte, le projet a analysé le développement de l’infection par X. fastidiosa chez des espèces arborées importantes pour la sylviculture et l’agriculture suisse, ainsi que chez des plantes présentes à l’interface entre les deux écosystèmes en lisière forestière. Les plantes hôtes sélectionnées étaient la vigne (Vitis vinifera), l’abricotier (Prunus armeniaca), le cerisier (Prunus avium), l’olivier (Olea europaea), le hêtre (Fagus sylvatica), le chêne (Quercus petraea) et la ronce (Rubus fruticosus). Les tests ont été menés en conditions contrôlées dans un laboratoire de biosécurité de niveau 3 du WSL, afin d’évaluer la sensibilité des différentes espèces à X. fastidiosa, leur aptitude à développer des symptômes, ainsi que les interactions possibles entre les sous-espèces de la bactérie et leurs hôtes potentiels . Les résultats obtenus contribueront à améliorer la compréhension du pathosystème et à renforcer les stratégies de surveillance, tout en orientant les recherches futures sur les voies de propagation de la bactérie dans divers écosystèmes.