En Suisse, la recherche vitivinicole commence à la fin du XIXe siècle, avec l’apparition des problèmes phytosanitaires dans les vignobles romands: mildiou, phylloxéra,
vers de la grappe, parasites et ravageurs, qui prennent rapidement des proportions dramatiques et génèrent des pertes économiques considérables. Par un décret
daté du 24 février 1886, le Conseil d’Etat vaudois déclare: «Il importe de donner à la viticulture de notre pays tout le développement dont elle est susceptible, en venant à son aide par des expériences et des essais aux frais de l’Etat» et décide «qu’il sera créé au Champ-de- l’Air à Lausanne une station centrale d’essais viticoles ». La Station viticole cantonale vaudoise ou Station viticole de Lausanne devient ainsi la première entité de recherche agronomique de Suisse, que compléteront le Laboratoire cantonal de chimie agricole en 1895, puis l’Etablissement fédéral de contrôle des semences de Mont-Calme en 1898. La station de Lausanne est aussi dotée de vignes d’essais dans différentes parties du canton: la Commune de Pully lui cède ainsi gratuitement en 1913 une vigne de 2804 m2. L’Etat de Vaud agrandira le domaine par l’achat de parcelles supplémentaires qui forment l’actuelle partie sud-est du domaine du Caudoz, d’une superficie de 12 118 m2 (fig. 1). A l’aube du XXe siècle, des pourparlers s’engagent pour que les activités de recherche cantonales soient reprises par la Confédération, qui avait déjà créé
la Station fédérale de recherche viticole à Wädenswil en 1890. A cette époque, les surfaces viticoles suisses approchaient les 33 000 ha (Simon et al. 1977), avec une
répartition régionale très différente de celle d’aujourd’hui (fig. 2). Ce sera finalement en 1916, soit il y a cent ans exactement, que l’Etat de Vaud remettra le domaine du Caudoz à la Confédération.