En Suisse, en 2023, le riz humide était cultivé dans 13 régions et quatre cantons au nord des Alpes. Le ren-dement net moyen était de 3,1 ± 1,5 t/ha. Tous les agriculteurs ont travaillé avec des plants repiqués entre mi-mai et fin mai. La récolte a eu lieu à la mi-septembre. La recherche en cours compare les années 2022 et 2023 et évalue les possibilités et les limites de la culture du riz humide en Suisse et la promotion de la biodiversité. La croissance et le rendement des plants de riz, les différentes variétés de riz, la lutte contre les mauvaises herbes, l'influence du sol et sur le sol sont éva-lués, la flore et la faune dans les rizières et les zones humides proches ainsi que les facteurs abiotiques sont comparés. Des enquêtes auprès des agriculteurs sur les pratiques de gestion, par exemple sur le moment de l'inondation, le repiquage des plants, la récolte et le type, la quantité et la fréquence de la fertilisation, sont utilisées pour comparer les différences de rendement entre les rizières. Nous avons constaté qu'il est possible d'obtenir un rendement élevé en riz en Suisse. Toutefois, les faibles rendements sont fréquents. Le succès du rendement est affecté par les années où les conditions climatiques sont extrêmement défavorables. Les années favorables, la gestion joue un rôle important et, en particulier, le niveau de l’eau dans les champs et la lutte contre les mauvaises herbes ont été des facteurs importants pour le rendement du riz. De nombreuses espèces associées aux zones humides vivent et se reproduisent dans les rizières. C'est ainsi que les rizières enrichissent le paysage agricole suisse d'espèces appartenant à différents groupes, dont des espèces d'odonates et d'amphibiens menacées comme les libellules des marais, les crapauds calamites, les rainettes et les crapauds à ventre jaune. L'automne relativement froid de 2023 a eu pour conséquence que, dans certains champs, la plupart des fleurs de riz n'ont pas été pollinisées et n'ont pas porté de graines. L'essai variétal de la HAFL a toutefois montré qu'il existait d'autres variétés mieux adaptées au froid et qui ont développé des graines avec succès. L'essai mésocosmique mené à Agroscope Reckenholz a montré que la culture de riz humide réduit considé-rablement les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux sols organiques drainés et couverts de prai-ries. Le projet soutenu par le FNS se poursuit jusqu'en septembre 2026. Les étudiants de master, les doctorants et les post-doctorants impliqués dans le projet collectent encore des données de terrain et les analysent afin de rédiger des articles soumis à une évaluation par les pairs. Nous présentons ici les principaux résul-tats du projet et soumettrons le rapport final avec les publications scientifiques et la mise en œuvre en 2026 à tous nos partenaires de financement.