En Suisse, où les herbages occupent 70% des surfaces agricoles utiles avec une production laitière presque exclusivement dépendante de la production fourragère indigène, les changements climatiques actuels et à venir représentent une menace majeure pour l’économie agricole. Des recherches sur les prairies permanentes de Suisse romande, exploitées de façon extensive, mettent en évidence la bonne résistance des communautés végétales à la sécheresse en début de croissance végétale. En revanche, lorsque la sécheresse survient plus tard dans la saison, les pertes de rendement fourrager sont considérables (25 à 89 % selon les sites). Dans ces prairies, l’intensification d’utilisation ne semble pas être une option viable pour augmenter les rendements fourragers et peu d’options son disponibles pour pallier à la sécheresse. En prairie temporaire, les possibilités d’adaptation à la sécheresse sont plus larges et principalement liées au choix de la composition botanique à installer. De nouveaux mélanges, incluant des espèces tolérantes à la sécheresse, comme la fétuque élevée, la luzerne et le sainfoin, sont prometeurs. Combiné à des cultures annuelles ou dérobées, qui incluent de nouvelles espèces comme le sorgho, ces mélanges peuvent en général assurer le maintien des rendements des prairies temporaires pendant les épisodes de sécheresse.