Avec le changement climatique, les agriculteurs et agricultrices doivent faire face à des conditions de production plus difficiles. A l’avenir, il faut s’attendre de plus en plus à de fortes précipitations et à des périodes de sécheresse. Parfois il y a trop d’eau, parfois trop peu, et les deux entraînent des pertes de rendement. Bien qu’une grande partie des terres gorgées temporairement d’eau soit drainée, de nombreux systèmes de drainage doivent aujourd’hui être assainis en Suisse. Parallèlement, les zones humides et les espèces animales et végétales qu’elles abritent sont particulièrement menacées par les drainages (OFAG 2017). Pour ces raisons, Agroscope mène des essais pilotes pour trouver des possibilités de production alternatives sur des terres assolées humides afin d’améliorer non seulement la situation économique des agriculteurs-trices, mais aussi l’impact sur l’environnement. En ce sens, la culture du riz sur des surfaces temporairement inondées représente une possibilité prometteuse en tant que produit de niche. Le potentiel de rendement est de quatre à sept tonnes par hectare. Le prix en magasin d’un kilogramme se situe actuellement entre cinq et six francs. Par ailleurs, les surfaces inondées temporairement sont susceptibles d’améliorer le bilan des gaz à effet de serre des sols et permettent à des espèces animales et végétales très menacées de s’y installer. Dans la zone alluviale de la Witi, près de Granges, du riz a été cultivé en 2017 sur des parcelles temporairement inondées, selon différentes méthodes de riziculture. Après le travail du sol, les parcelles ont été inondées d’eau de drainage afin de semer le riz (variété Loto) à la fin du mois de mars et d’implanter les plantons à la fin du mois d’avril. Les plantons se sont bien développés et les grains mûrs ont été récoltés fin août 2017. Dans la rizière, on a observé entre autres des rainettes vertes et des crapauds calamites.