Au cours des dernières décennies, les élevages de ruminants ont été épisodiquement confrontés à des expositions accidentelles aux contaminants lipophiles (ex. dioxines, PCB) générant d’importants dommages économiques et sociaux (Zennegg, 2018). La viande bovine issue d’élevage allaitant est sensible à cette problématique de sécurité sanitaire. En effet, un plan de surveillance allemand a révélé que 10% des échantillons de viande de veau sous la mère présentaient des concentrations en PCB au-delà de la teneur maximale réglementaire (BVL, 2016). L’évaluation des risques de contamination en élevage repose sur l’acquisition de données expérimentales du transfert des contaminants vers la viande (Driesen et al., 2019). La grande diversité des contaminants et des systèmes d’élevage rend compliquée cette évaluation au cas par cas. Afin de mieux appréhender cette complexité, l’objectif de ce travail est d’initier la conception d’un modèle mécaniste pour le bovin en croissance. L’originalité consiste à coupler un modèle générique décrivant le transfert d’un
contaminant lipophile depuis l’ingéré vers les compartiments tissulaires à deux autres modèles représentant les dynamiques digestive et corporelle des lipides.