Pour protéger les riverains des immissions d’odeurs gênantes provenant des installations d’élevage, l’Ordonnance sur la protection de l’air (OPair) exige le respect de distances minimales lors de la construction. Jusqu’à présent, les distances étaient calculées à partir des éléments fournis par le rapport FAT n° 476 (Richner et Schmidlin 1996) et par le projet mis en consultation le 7 mars 2005 (OFEFP et Agroscope FAT 2005). L’évolution des systèmes de détention des animaux de rente, la diversité des installations et l’augmentation de la taille des troupeaux nécessitent une actualisation. Les présentes connaissances techniques et scientifiques sont issues d’un large portefeuille de mesures. Parmi celles-ci, on compte des études sur l’odeur des sources individuelles, la propagation d’odeurs des installations dans leur ensemble, ainsi que les conclusions tirées des études de cas et des plaintes pour nuisances olfactives. Pour déterminer la puissance olfactive de la source, les bases actualisées s’appuient sur les surfaces dégageant des odeurs et, pour calculer la distance minimale, sur la décroissance des odeurs avec l’augmentation de la distance par rapport à la source. Cette méthode permet de tenir compte des évolutions en matière de systèmes de détention ainsi que de la diversité des sources d’odeurs comme les stocks d’ensilage et d’engrais de ferme. Il est ainsi possible d’appréhender la situation de chaque exploitation de manière plus différenciée. Le champ d’application s’élargit en outre à des effectifs plus importants. Les mesures de réduction des odeurs ne s’appliquent plus de manière forfaitaire mais aux sources individuelles concernées. Il existe désormais une base de données relative aux espèces animales et aux systèmes de détention permettant de décrire la décroissance de l’intensité des odeurs avec la distance. La nouvelle courbe de décroissance établie à partir de ces données tient mieux compte de la nécessité de protéger la zone de proximité. Les sources d’odeurs diffuses, proches du sol, qui sont très répandues aujourd’hui sont prises en compte dans les facteurs spécifiques aux espèces animales et aux systèmes de détention. La distance se mesure désormais à partir des sources émettrices extérieures, ce qui permet d’appréhender les configurations de sources généralement complexes. Les influences réciproques découlant de plusieurs sources sont complétées par les algorithmes de la nouvelle courbe de décroissance. Une évaluation de l’emplacement permet de clarifier s’il faut éventuellement prévoir une zone d’impact élargie du point de vue de la propagation des odeurs. Le rôle des courants locaux est déterminé à partir d’indicateurs sur la base de la topographie, de la configuration des sources d’odeurs ainsi que des zones environnantes concernées. Les bases scientifiques et techniques actualisées permettent d’augmenter la sécurité en matière de planification et d’investissements pour les exploitations agricoles et les riverains et de mieux protéger ces derniers contre les immissions d’odeurs.
Steiner B., Keck M., Frei M.
Bases relatives aux odeurs et à leur propagation, nécessaires pour déterminer les distances à observer par les installations d’élevage.
Agroscope Science, 59, 2018.
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ISBN: 978-3-906804-56-9
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ISSN en ligne: 2296-729X
ID publication (Code web): 37582
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